Ireps Guadeloupe - Instance régionale d'éducation et de promotion de la santé
Fondée sur une approche globale de la santé, l’Ireps Guadeloupe, Saint-Martin, Saint-Barthélemy travaille en étroite relation avec les associations de prévention du territoire de la Guadeloupe et des îles du Nord.

Focus sur les actions de la Banque Alimentaire de la Guadeloupe (BAG)

Novembre 2022

L’enquête qui est actuellement menée sur les profils des bénéficiaires de l’aide alimentaire confirme une croissance très importante de la précarité

Depuis toujours, la Banque Alimentaire[1] s’attache à s’inscrire dans l’actualité de la Guadeloupe en fournissant une aide adaptée aux besoins alimentaires d'une population en difficulté. Certes dans un contexte régulier, elle collecte et offre à ses partenaires associatifs (épiceries sociales et solidaires, …) ou publics (Centres communaux d’actions sociales - CCAS) des denrées qui seront distribuées aux personnes démunies. Cependant, lors de circonstances urgentes (cyclones, Covid19 …), elle est amenée à apporter des réponses innovantes face à la détresse d’une plus grande partie de la population (modification de l’accessibilité aux denrées…). 

L’enquête qui est actuellement menée sur les profils des bénéficiaires de l’aide alimentaire confirme une croissance très importante de la précarité concernant non seulement les publics "traditionnels" des services sociaux tels les familles monoparentales, les personnes sans emplois ou encore les personnes plus âgées avec de très faibles revenus mais aussi de nouveaux publics particulièrement des personnes plus jeunes (étudiants…) ou des personnes ayant un emploi (ex : Jobeurs…) contraintes de faire appel à l’aide alimentaire. Nombreuses sont celles qui disent avoir dû vaincre une certaine humiliation à devenir bénéficiaire de cette aide ou manifestent une lassitude devant l’absence d’issue de leur situation. Aux problèmes de santé classiques liés à une mauvaise nutrition (obésité, carences diverses, …) on voit donc s’ajouter des problèmes psychologiques importants tant chez les adultes que les enfants. Par exemple : Les prises en charge sont donc très diverses allant de l’augmentation de l’offre de fruits et légumes … au développement d’une participation active de bénéficiaires aux actions de la Banque Alimentaire (principalement à ses collectes ou à la logistique) afin de promouvoir la personne dans toutes ses dimensions.

Face à ces situations connues ou imprévues, la BAG a appris, continue d'apprendre, d’agir et de réagir (mise en place de réponses appropriées). Elle occupe un rôle central dans le développement d’actions visant non seulement la mise à disposition d’aliments mais aussi l’intervention sur les causes de la progression de la précarité. Pour ces actions plus singulières la BAG travaille avec de nombreux partenaires (associations, CCAS, …) qui ont en charge l’accès aux droits et le suivi des bénéficiaires. Son soutien se manifeste sous des formes variées ; il peut s’agir d’interventions de personnel (salariés ou bénévoles) selon les compétences recherchées (hygiène et sécurité alimentaire,…), de mise en place d’ateliers thématiques (équilibre alimentaire, préparation culinaire des denrées de la BA, travail sur le budget…). Le travail en réseau conduit à une plus grande efficacité tant de la BAG que de ses partenaires et à faire reconnaitre cette dernière comme le maillon incontournable de l’aide alimentaire sur le territoire l’amenant à copiloter des actions locales et nationales (Cocolupa[2]…, animation d’un atelier de la Stratégie pauvreté…).

Cependant, rien n’est parfait et simple ! Les besoins en matière logistique (locaux, matériels, personnel,…) croissent et parfois freinent la BAG dans la réactivité souhaitable face aux attentes légitimes de la population. A ces préoccupations, la réponse des responsables territoriaux (subventions d’investissement, …), des entreprises (dons, mécénat…) et même de la population (bénévolat : collecte, tri, communication…) reste encore insuffisante.

Pour lutter pleinement contre la précarité et pour la santé, la BAG doit prioritairement viser l’implantation de partenaires sur tout le territoire (sans zone blanche) afin de n’exclure aucun public en difficulté. Elle doit toujours faire grandir la collaboration dans ce réseau d’aide. Elle doit aussi trouver les moyens pour être mieux entendue des acteurs économiques (industriels, agricoles et commerciaux), des responsables territoriaux et du grand public (bénévoles).

Dans le contexte économique et social actuel, sa mission d’aide alimentaire demeure essentielle pour la population la plus fragile.

[1]La Banque Alimentaire de Guadeloupe dite BAG

[2]Comité de coordination de la lutte contre la précarité alimentaire

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